L’agneau local en vedette à la boucherie Robin de Vineuil


Le premier confinement a mis à mal toute la stratégie commerciale promotionnelle, en vue des fêtes de Pâques, pour ses clients, en boucherie, notamment, dans son magasin du centre-ville de Vineuil. Le commerce de proximité a néanmoins une carte à jouer pour les fêtes de fin d’année.
Fabien Robin, avec ses 40 ans de métier, a su rebondir, en préparant des commandes qu’il livrait lui-même et des plats cuisinés à la demande. Cela lui a fait découvrir une nouvelle clientèle et l’a forcé à réfléchir sur le futur de son métier, purement artisanal, qui a encore de beaux jours à vivre, car les Français ont redécouvert (enfin!) les circuits courts, dits de proximité. Combatif, il attend, maintenant, les fêtes de Noël avec impatience… Natif d’Indre-et-Loire, Fabien Robin, 53 ans, a effectué sa formation en boucherie-charcuterie, au CFA de Joué-lès-Tours. Autodidacte, appréciant le bien-manger, dès son plus jeune âge, son avenir a été façonné par ses maîtres d’apprentissage, Gérard Martellière, M.O.F., et Jean-Louis Martineau, qui lui ont inculqué, surtout, l’esprit du travail bien fait…Il a tenu, avec son épouse, une affaire à Rambouillet, avant de revenir en Val de Loire.
En mars 2017, la commune de Vineuil le voit arriver dans un fonds de commerce autrefois très prospère et tombé en quasi décrépitude. Le challenge lui plaît et, après avoir travaillé avec Thierry Morin, un autre M.O.F. en charcuterie de la Sarthe, il se perfectionne, dans cette discipline, ce qui lui avait permis d’obtenir la médaille d’or, en 2015, au concours de rillettes de Mamers (Orne). Fabien avec son fils, cuisinier et pâtissier, propose, aussi, une gamme de plats préparés, en vente à la boutique, et à la commande, tout en assurant, avant la crise, des prestations de traiteur, qu’il souhaite reprendre au plus vite. Son credo est bâti sur les bases du savoir-faire à la française, avec des produits de très haute qualité (bœuf et veau du Limousin en label rouge et/ou blason Prestige depuis 17 ans ; mouton de la maison Piou ; œufs de Mazangé, fromages de chèvre de Villiersfaux…). «Je suis heureux dans mon métier, trop peu attirant, hélas, pour des jeunes qui ont très peur de l’apprentissage…, alors que la dizaine de gamins que j’ai formés a, de suite, trouvé du travail. Cette crise va peut-être éveiller des vocations. Il nous faudra toujours manger, alors autant que ce le soit avec de la qualité et de la conception toute aussi artisanale que conviviale qui nous permettent, aussi, de bien connaître chacun(e) de nos client(e)s». Une forme de traçabilité humaine en sorte…

Le bonheur est dans le pré et l’assiette
On retrouve la même philosophie de terrain chez Christophe Piou, un cinquantenaire tout aussi dynamique, qui s’est lancé, il y a 22 ans, après une carrière dans la comptabilité, dans l’agriculture à visage humain…, en choisissant, ensuite, il y a 5 ans, l’élevage libre, -en plus de la polyculture de sa ferme «Les Pioupoux», à Saint-Claude-de-Diray-, d’agneaux de race Solognote, notamment.
De 50 mères, le troupeau atteint, aujourd’hui, 650 têtes (brebis et agnelles). Tout ce beau monde vit à l’air libre, sans bâtiment, avec le château de Ménars en décor, en bord de Loire, 24 heures sur 24, dans des conditions naturelles, avec nourriture sur place de plantes et graines adaptées à la morphologie et aux besoins de l’animal. Les selles produisent de l’engrais et les pacages évoluent au fil des tontes herbées… «C’est la technique de l’agriculture de conservation du sol vivant. Cette race solide peut s’assimiler à celle des chamois». Avec son fils, Hugo, Christophe produit également des œufs, avec un système naturel de poulailler mobile sur skis qui avance sur le terrain naturel de picorage, ainsi que des lentilles, ignames et divers légumes, entre autres, selon les saisons, à un rythme naturel. Christophe Piou fournit, en plus du service à la ferme, en direct, le chef Christophe Hay et «La Maison d’à Côté**» de Montlivault, ainsi que la boucherie Robin, en agneaux. Du local et du Val de Loire. De la proximité, de la qualité et du service de classe… Du solide!

Jules Zérizer

Contacts :
Fabien ROBIN, Boucherie de l’Hôtel de Ville, 11 rue de la République, face à la mairie de Vineuil, (02 54 42 60 14 ou 06 26 65 85 76 ou FaceBook boucheriedel’hoteldeville).
Christophe PIOU, Ferme des Pioupioux, route de Maslives-Chambord, première route à droite après le Château d’eau, à 41350 Saint-Claude-de-Diray, (06 80 31 16 12 ou www.la-ferme-des-pioupioux.fr).