Lamotte-Beuvron : Hommage à un barde solognot


Le 20 octobre s’est tenue la seconde conférence du cycle automnal proposé par le Groupement de Recherches Archéologiques et Historiques de Sologne (GRAHS) au cinéma le Méliès. Gilles Lepeltier, vice-président du GRAHS a évoqué la vie d’André Frapier décédé il y a juste 30 ans et la soirée a eu des allures d’hommage à celui que l’on surnommait le barde solognot.
Sixième d’une fratrie de 7 enfants, André Frapier est né le 24 mai 1908 à Lanthenay (Romorantinais) d’un père contremaître fouleur aux usines Normant. La famille Frapier était originaire de Normandie et s’est installée en Sologne pour travailler dans cette manufacture. Bon élève, le jeune André obtient son certificat d’études à 13 ans avant de devenir coupe-chemise. Plus tard, il travailla à la base aérienne de Pruniers-en-Sologne. Passionné de théâtre dès 12 ans, il fait partie du patronage Saint Martin de Romorantin et écrit ses premiers textes à 13 ans. Très rapidement ses poèmes sont publiés dans la revue Nos chansons françaises. Dans les années 30, il écrit l’hymne de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Pendant la Seconde guerre mondiale, André Frapier fait partie d’une troupe qui installa des soirées de bienfaisance au profit des pensionnés de guerre. En 1942, pour fuir le STO (service de travail obligatoire), il quitte la Sologne. À la Libération, il revient à Romorantin pour y créer la compagnie Art et Jeunesse. En 1951, il épouse la pianiste de la troupe, Simonne. Ils eurent un fils, François devenu comédien qui a joué notamment dans les séries Navarro, Julie Lescaut, les Cordier juge et flic. La fille de François, Lula Cotton-Frapier ,est aussi comédienne, ayant joué dans la série Skam France et étant à l’affiche du film La Nuit du 12.
En 1960, André Frapier organise des rencontres théâtrales et écrit des pièces. Tout au long de sa vie, il écrivit plus de 400 textes, pièces, chansons, poèmes, sketches, contes… Ensuite, il s’intéresse à la culture solognote en écrivant des textes en patois solognots (dont quelques-uns ont été lus lors de la conférence par Jean-Claude Botton). Il fonde les conteurs solognots qui firent plus de 800 représentations dont les Veillées de l’Oribus à Gy-en-Sologne, commune dont l’école primaire porte aujourd’hui son nom. André Frapier fut aussi membre fondateur de l’UCPS (Union pour la culture populaire de Sologne) et donna des cours à la MJC de Romorantin dans les années 80. Son fils François, présent à la conférence du GRAHS en octobre, le décrit comme « ayant une joie en lui et une profonde humanité. Mes parents ont oeuvré pour que la culture soit accessible à tous. » Prochaine conférence du GRAHS, le 24 novembre sur la guerre de 1870 en Sologne.
F. M.