Lamotte-Beuvron : La nouvelle d’une plateforme logistique mal accueillie


Ce n’est pas la première annonce d’installation de ce genre qui fait grincer. L’association « Vivre et travailler aux Hauts Noirs », de retour dans l’arène dès ce dossier ressorti du bois, en affiche malheureusement l’expérience, et reprend le combat.
Que ce soit à Vierzon, Mer, Romorantin, et maintenant Lamotte, certains ne veulent pas de ballets de poids-lourds sous leurs fenêtres. Or, personne ne peut vraiment y échapper; le courrier reçu dans sa boîte aux lettres est le premier exemple quotidien qui nécessite de transiter via une plateforme logistique. Il n’empêche que des collectifs militent vent debout contre ce type de sortie de terre. C’est le cas à Mer avec en meneur de « À bas le béton », le lycéen Noé Petit, qui fut par ailleurs candidat aux dernières législatives en Loir-et-Cher, ou encore dans le Cher avec l’entité «Hangar tout camion, non ! En Sologne, à Lamotte-Beuvron, François Eliet fait partie de ses avis frondeurs et ce n’est pas la première fois qu’il conduit ce genre de lutte. « Notre association « Vivre et travailler aux Hauts Noirs » a pour but de préserver la qualité de notre cadre de vie, » raconte celui qui est président de ladite association, en effectuant un replay. « Nous l’avons créée en 2006 à l’occasion du projet IDEC de construction d’une plate-forme logistique, route de Blois, à proximité immédiate de notre quartier. En février 2008, notre association dépose une requête auprès du tribunal administratif d’Orléans contre ce projet, en attaquant plus particulièrement la délibération que le conseil municipal avait prise pour adapter les règles du POS (aujourd’hui PLU) aux exigences du projet IDEC…” Le recours est retiré un an plus tard pendant que le permis de construire devient caduc, la crise économique aidant.

Enquête publique jusqu’au 28 septembre, réunion publique le 22
Oui, mais voilà, après une mise en sommeil, la fameuse création est remise au goût du jour. François Eliet continue son explication, s’appuyant sur le compte-rendu de la dernière assemblée générale de son association. IDEC pour étudier de nouvelles pistes et solutions, IDEC propriétaire depuis 13 ans, dépose un deuxième projet, qui celui-ci ne nécessite pas de révision ou de modification des documents d’urbanisme (PLU). Le dossier de permis de construire est en cours d’instruction pour une durée de 6 mois et une enquête publique est ouverte, alors nous nous mobilisons à nouveau contre un projet de 16 ha (plus de 8 ha déboisés)qui va sacrifier des arbres, qui va générer une importante augmentation de trafic routier, qui n’est pas du tout écologique !”. Une enquête publique est en effet en cours jusqu’au 28 septembre (17h30), chacun peut se rendre en mairie de Lamotte pour donner son avis dans ce cadre ou envoyer sa contribution sur pref-icpe@loir-et-cher.gouv.fr. (informations sur loir-et-cher.gouv.fr/publications). Quel usage sinon pour cette future plateforme logistique ? E-commerce, autre ? Personne n’en sait davantage dans l’immédiat concernant ce dossier porté donc par le groupe IDEC, acteur majeur de l’immobilier, qui possède des locaux dans le Loir-et-Cher, à La Chaussée Saint-Victor, en plus de son siège à Paris, un associé sportif en la personne de Tony Parker (côté Idec Sport). Son site internet précise : « Nous nous positionnons en acteur responsable de la transition énergétique et de la limitation de l’artificialisation des sols. Nous abordons chaque nouvelle opération avec les collectivités pour revitaliser les territoires en créant de nouveaux espaces de vie et de travail. » L’association lamottoise s’oppose encore et encore, en prévoyant déjà des procédures et recours ad hoc en fonction de la suite. Elle s’insurge en attendant : « comment ne pas contester ce projet alors que les études scientifiques (rapport du GIEC d’avril 2022) et les accords internationaux (COP21) reconnaissent que la déforestation et les activités polluantes sont à l’origine du dérèglement climatique? Le projet est en contradiction avec l’image de la Sologne, et pour combien d’emplois ? » Une réunion publique d’information, prévue le 22 septembre à 18 heures à la salle des fêtes de Lamotte-Beuvron, répondra peut-être aux questions et inquiétudes.
É.R.