Romorantin : Hôpital en état d’urgence


Personnel en colère, malgré les applaudissements et les promesses, la CGT monte aux créneaux pour la défense des soignants.
Public et privé solidaires dans les revendications salariales et pour une politique de santé plus humaine, mardi 16 juin de nombreux manifestants ont fait entendre leur colère devant les grilles du Centre Hospitalier de Romorantin en écho aux mouvements nationaux. Emmenés par Régis Barboux, secrétaire général de l’union locale CGT, soignants et personnel hospitalier et Ehpad brandissaient drapeaux et banderoles en réclamant une réévaluation de leurs salaires et une politique plus humaine dans les établissements hospitaliers. La pandémie a mis en évidence les lacunes du système de santé français : manque de personnel, salaires indigents, moyens insuffisants et gestion basée sur la profitabilité avant tout. Voilà le leitmotiv de la CGT et de plusieurs syndicats hospitaliers. En même temps le gouvernement a fait un geste pour remercier les soignants de leur implication pendant cette période tendue : prime de 500 à 1500 euros pour les soignants qui ont travaillé plus de 30 jours pendant les mois de mars et avril 2020. Mais la CGT demande une réévaluation des salaires qui ont été bloqués depuis 10 ans, ainsi qu’un rattrapage de cette période de blocage. On parle de 400 euros d’augmentation qui selon la CGT ne serait qu’un simple rattrapage de cette décennie.

Salaire et conditions de travail… Y-a-t-il un médecin dans la salle ?
Régis Barboux explique le malaise : “ Le métier d’infirmière hospitalière n’est plus attractif pour nos jeunes qui se tournent vers le privé, il faut revoir en profondeur notre système de soins en France. Aujourd’hui l’hôpital fonctionne comme une entreprise, la rentabilité de chaque acte médical est le seul objectif des directions. Pour le prochain défilé du 14 juillet à Paris, il est prévu de mettre à l’honneur et de décorer des soignants ! Nous ne voulons pas de médailles, mais un salaire correct et des conditions de travail humaines.“ Parmi la foule on remarquait un seul élu, Didier Guénin, candidat socialiste aux municipales de Romorantin, qui a regretté que les projets d’échange de lits entre l’hôpital de Romorantin et Selles-sur-Cher obligeront les familles à des déplacements plus lointains. Les manifestants au nombre de 150 environ, rejoints par des infirmières et soignants en grève du centre hospitalier de Romorantin, des gilets jaunes, des syndicats UNSA et FSU, ont terminé par un défilé à destination de la sous-préfecture dans une ambiance bon enfant.

G. Brown